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La Ripisylve
L'évolution des pratiques agricoles et culturales des 30 dernières années
a modifié de façon significative l'intérêt qui était porté aux cours d'eau. La végétation de bord de cours d'eau qui, hier, représentait une valeur certaine pour le
gestionnaire, est aujourd'hui perçue comme une charge pour lui. Pourtant, elle constitue un élément indispensable à la bonne santé d'une rivière ou d'un ruisseau.
Cette végétation, laissée à l'abandon ou sur-exploitée selon le cas, est aujourd'hui en majorité déséquilibrée, vieillissante ou inexistante.
Un patrimoine à respecter...
Du latin ripa « rive » et sylve « forêt », elle représente l’ensemble des végétaux (herbacées, arbrisseaux, arbustes, lianes et arbres) qui se développent au bord des cours d’eau.
Elle comprend : - un boisement de berge
- une forêt alluviale (en zone naturelle d'épanchement des crues)
Elle est le dernier lien entre milieu terrestre et aquatique.
Les cours d’eau étaient autrefois entretenus par nécessité. La végétation représentait une source non négligeable d’énergie pour
le chauffage et d’alimentation du bétail. Les riverains se sont peu à peu affranchis de cette ressource, la mécanisation est apparue, l’entretien n’a plus été réalisé par
«manque de temps »... Les berges souffrent aujourd’hui d’un abandon en milieu rural et à l’inverse d’un aménagement trop systématique en zone urbaine.
L’entretien de ces milieux présente pourtant un grand intérêt tant en terme de protection des usages liés au cours d’eau et à ses rives qu’en terme de préservation de la
qualité du milieu naturel et de la ressource en eau.
Il convient d’intervenir sur la ripisylve de manière sélective. Par conséquent, il faudra veiller à maintenir une végétation comprenant des essences variées (aulne, saule, frêne, noisetier,
sureau, ...) à des âges différents. Ainsi, la végétation continuera à jouer son rôle sans compromettre l’écoulement naturel de l’eau.
ROLES DE LA RIPISYLVE (cliquez)
A titre d'exemple voici ce qu'il est ressorti de l'étude menée par le bureau d'étude SCE sur le territoire du SIA Osse/Guiroue/Auzoue concernant la ripisylve:
Sur ce territoire, il y a 43 % des ripisylves qui sont problématiques. Dans ces 43 % il y a 19 % de secteurs sans ripisylve. Il y a trop de secteur avec une ripisylve dégradée, les rôles de la végétation ne sont donc pas assurés partout.
Il est important de noter qu'une bande végétalisé (arbres, arbustes) de 5 m de large est éligible au même titre qu'une bande enherbée pour la PAC.
A signaler : la suppression d’une ripisylve peut entraîner des érosions de berges dont la gestion ne sera pas prise en charge par les collectivités avec des aides publiques.
Exemples de mauvaise gestion que l'on retrouve trop souvent au bord des rivières
Les arbres constituants une bonne ripisylve:
Ce sont des essences locales, adaptées qui permettent à la fois de stabiliser les berges grâce à un système racinaire profond et favorisant la biodiversité biologique.
Aulne (vergne)
C’est un arbre typique des rivières qui a besoin d’eau en permanence. C’est un formidable fixateur de berge avec ses racines ramifiés qui agissent comme un filet en retenant
la terre, de plus il supporte très bien les crues. Son bois pourri très vite à l’air par contre, dans l’eau, il est imputrescible et peut durer des siècles.
Saule
Il existe différent type de saule, ceux que l’on retrouve le plus sont le saule pourpre et le saule blanc.
Ce sont des arbres qui résistent bien aux crues, surtout le saule pourpre. Ils sont très souple et lorsque le courant est trop fort ils plient sans casser.
Utilisés également en génie végétale (saule pourpre) ils perment de fixer rapidement les berges endommagées. En effet une simple branche plantée dans la terre fera très rapidement
des racines très solides.
Frêne
Le frêne est un feuillu pouvant monter jusqu'a 30 m. Sa croissance est rapide. Il a un réseau racinaire profond ce qui lui permet de résister
au vent et aux crues. Il a des propriétés médicinales et son bois dur et flexible sert à la confection de manches d'outils.
Les espèces à proscrire:
- La renouée du Japon (fallopia japonica)
Herbiers denses monospécifiques pouvant aller jusqu'à 3 mètres de hauteur. Dissémination par bouturage à partir de fragments de tiges ou de rhizomes. Avec un système racinaire
abondant mais superficiel, sa présence fragilise les berges. Espèce non adaptée aux berges et à leurs maintien ni à accueillir la faune locale.
- Le buddleia de David ou arbre à papillons (Buddleja Davidii)
Arbuste colonisant les berges et les atterrissements en peuplements denses et quasiment monospécifiques par bouturage et marcottage. Ne participe pas au bon maintien des berges.
- L'érable negundo (Acer negundo)
Sa croissance rapide et son couvert dense limite le développement des autres espèces, conduisant à une banalisation du milieu. Son système racinaire superficiel ne participe
pas au bon maintien des berges.
- Le peuplier (Populus)
Hormis le Peuplier Noir qui se trouve naturellement au bord des rivières et qui dispose de propriétés comme le saule ou l’aulne, le peuplier n’est pas adapté au bord de cours d’eau.
Son réseau racinaire étant que trop superficiel, il est sujet au basculement et entraine avec lui plusieurs mètres de berges. A ne pas planter à moins de 10 m du haut de berge.
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